En 1972, les politiques canadiennes en matière d’immigration changent de nouveau. Avant la mise en place de cette réforme, il était possible pour les individus voulant immigrer au Canada d’obtenir leur admission comme résident au pays à partir du Canada. Ainsi, plusieurs Haïtiens quittaient leur pays natal en prétextant un voyage, mais sans jamais revenir, et obtenaient leur visa de résident une fois sur place. Suite à la réforme de 1972, il n’est désormais plus possible de procéder ainsi, car la demande d’admission doit être faite au pays d’origine, ce qui complique le processus. Cependant, la nouvelle de ces changements ne parvient pas en Haïti, et les agences de voyages profitent de l’ignorance de leurs clients. Les autorités canadiennes se retrouvent donc avec un afflux constant d’immigrants illégaux, et décident face à cela de menacer les nouveaux arrivants de déportation. Cette attitude intransigeante des autorités canadiennes provoque la mobilisation de la communauté haïtienne de Montréal, particulièrement lorsqu’on annonce la déportation de 1500 immigrants illégaux. Suite aux pressions de la communauté et des médias, les autorités canadiennes se ravisent et 55% des menacés de déportation obtiennent leur visa de résidence.